mercredi 8 avril 2009

Retour sur Ipsen (IPN) à envisager...


Paris ouvre dans le rouge ce matin, à l'image de l'ensemble des places boursières mondiales, et Renault (d'ailleurs dégradé par Goldman SAchs de neutre à vendre) ainsi qu'Hermès ont atteint mes premiers objectifs de baisse. Les futures américaines tentent de redémarrer, mais rien n'est joué pour le moment. Ipsen, une valeur souvent présente sur ce blog, et chahutée la semaine dernière, à contre-tendance du marché suite à de mauvaises nouvelles concernant un traitement en développement du danois Novo Nordisk (NYSE:NVO) contre le diabète, pour lequel la Food & Drug Administration (FDA) a émis des réserves: il présenterait des risques, tout comme d'autres traitements similaires. Par analogie, Ipsen développe de son côté un autre traitement contre le diabète, en association avec Roche, et mécaniquement, le titre a chuté en bourse, passant de 30 à moins de 25 € en trois séances.




Il faut dire que le potentiel du traitement en question, le taspoglutide, est assez considérable (de l'ordre du milliard d'euros). La FDA émettra son avis final quant au traitement développé par Novo Nordisk fin mai, ce qui devrait avoir un impact important sur le cours de bourse d'Ipsen.

La chute a été brutale, alors que l'entreprise se porte bien, et le titre a atteint des niveaux qui ont, au cours des six derniers mois, supporté les cours. Un repositionnement immédiat sur la valeur paraît un peu prématuré, précipité, j'espère une consolidation autour des niveaux actuels (le titre est en légère hausse ce matin, sur les 25 €), avec pour support majeur la zone des 24.20-24.36 €, puis les 22.90 et 20 €, avant une reprise partant sur de bonnes bases, en direction des 28 €, qui constituent mon objectif de hausse. Le RSI admet un potentiel baissier supplémentaire, le Macd est baissier...Les stochastiques et le William's Percent Range laissent quant à eux peu de place à la poursuite du mouvement. Ainsi, je pense qu'un retour à court terme sur le titre présente peu de risques, mais j'espère obtenir un meilleur point d'entrée, légèrement plus bas, profitant de l'éventuelle instabilité causée principalement par les incertitudes qui entourent l'approbation du nouveau traitement de Novo Nordisk.




Par ailleurs, la quasi-totalité des analystes suivant le dossier sont positifs ou neutres, tout en prenant en compte de possibles mauvaises nouvelles à court terme, comme des refus d'approbation, des marges trop faibles (à cause des rachats effectuées par Ipsen au cours des trimestres précédents).
Ipsen, une valeur globalement solide, avec un actionnaire majoritaire à plus de 70 % du capital, qui n'est autre que la holding des descendants du fondateur du groupe, le docteur Beaufour.

Bons trades.

mardi 7 avril 2009

Hermès (RMS) s'essoufle?


Hermès surperforme les indices parisiens, et fait partie des rares titres en progression sur un an avec une hausse de 6 %. Performance remarquable étant donné le ralentissement économique et les performances boursières des compagnies jouant sur le même créneau telle que LVMH (MC) qui abandonne près de 30 % dans le même temps. A l'inverse de Renault analysée hier qui a évité certains désagréments grâce à son orientation bas de gamme, Hermès se situe au sommet de l'échelle et c'est son créneau ultra-luxe qui a permis au titre de surperformer, et à l'entreprise d'augmenter son CA ainsi que son résultat net. Le pouvoir d'achat des consommateurs est grignoté, les clients d'Hermès sont dans la même situation, mais la marge leur permettant d'acheter du Hermès demeure élevée, ils sont peu sensibles aux récessions de manière générale. Les acheteurs occasionnels devraient cependant en toute logique se raréfier.




Le CA annuel a augmenté de 8.6 % conformément au consensus, et le résultat net a progressé de manière assez timide, en hausse d'un peu moins de 1 % et s'élève à quelques 290 M€. L'activité est appelée à battre de l'aile au cours de l'année, bien que d'après le management ait déclaré que les ventes se portaient bien en janvier et février dans les magasins Hermès (sans pour autant dévoiler de chiffres). Il faut également prendre en compte les taux de change, particulièrement EUR/JPY, puisque 25 à 30 % de ses ventes sont réalisées au Japon (à comparer avec environ 20 % en France). Si le Yen était amené à rester aux niveaux actuels, ou à se renforcer face à l'euro, cela serait un point positif pour le bilan du groupe et pourrait permettre de masquer une part des chutes des ventes dans l'Empire du Soleil levant, gravement touché par la crise.

Graphiquement, on observe que le titre se trouve en zone de surachat (RSI et stochastiques) et se rapproche de ses résistances, après une progression honorable de presque 40 % depuis début mars. Les bandes de bollinger semblent se resserrer progressivement autour des cours, signe de fort mouvement à venir. Le potentiel de hausse me paraît très limité, de ce fait je m'attend à un repli des cours dans les jours qui viennent. Fait intéressant, on peut remarquer une divergence baissière au niveau du Macd, qui décroît lentement, alors que le titre poursuit le mouvement inverse, en hausse légère mais continue.




Je suis donc baissier sur le titre qui a pratiquement atteint les 90 € ce matin. La plupart des analystes sont sur la même longueur d'onde: la valorisation du titre est excessive, dans le contexte actuel. Elle est en général équivalente au double, voire au triple de la valorisation d'autres groupes de luxe. Hermès pourrait donc bien baisser à 85 puis 80 €, objectifs suffisants et peu ambitieux, prenant en compte les possibles retours de rumeurs concernant la participation des héritiers de Thierry Hermès (ils détiennent un bloc de plus de 70 % du capital, mais celui- ci est morcelé en une soixantaine de parts). Pour le moment, ces héritiers s'accordent à conserver leurs parts, et donc à maintenir leur contrôle sur le groupe. Les rumeurs de possibilité de vente, ou de réduction de leur participation ont été nombreuses l'année dernière, et c'est ce qui a permis au titre de résister aussi bien. A noter qu'en date du premier avril, certains actionnaires (32 % du capital) ont signé un pacte (pacte Dutreil) donnant l'obligation de conserver leur titres pour une durée de deux ans. Il ne s'agit certes pas de la majorité des actionnaires, mais cela en représente une part importante.

Cependant, dans l'état actuel des choses, j'imagine mal une OPA ou toute opération de ce genre là. Je considère l'attrait spéculatif porté à la valeur légèrement exagéré, ce qui motive ma prise de position. Attention cependant, nous avions assisté à un short-squeeze l'année dernière s'expliquant par la faiblesse du flottant (cf analyse Hermès du 11 novembre dernier), et un autre pourrait parfaitement se réaliser. HSBC a d'ailleurs qualifié de "dangereuse" la vente du titre, ce qui illustre bien les risques liés à une prise de position baissière et qui explique la proximité de mon premier objectif.




Là encore, stop loss de rigueur.
Bons trades.

lundi 6 avril 2009

Renault (RNO) poursuit son ascension: pour combien de temps encore?


Me voici de retour après près d'un mois d'abscence. Le marché a bien progressé, je salue d'aileurs la performance des actions Carrefour qui ont véritablement bien performé. Le rebond dépasse désormais les 25 % de hausse depuis le point bas de début mars, ce qui est encourageant. Cependant, les niveaux actuels, et surtout la rapidité de la hausse, laissent laissent penser que le marché ne devrait pas tarder à être sujet à une consolidation, la hausse paraissant trop rapide. La journée devrait être calme sur le plan des statistiques, puisqu'aucune publication majeure n'est attendue.




Intéressons nous au titre Renault, massacré l'année dernière, en baisse de 68 % sur un an, mais en progression de 25 % depuis le 1er janvier. Ce matin, monsieur Borloo a encore loué le système de prime à la casse et de bonus/malus écologique qui ont permis à Renault de limiter le carnage, mais cela sera t'il suffisant? La marque a eu le "nez" de faire dans le bas de gamme avec Dacia notamment, ce qui assure un certain niveau de ventes. Ainsi, parmi les constructeurs automobiles, Renault devrait faire partie des survivants. Son positionnement l'a véritablement sauvé.

Au plan purement technique désormais, on observe clairement cette hausse très impressionnante, surtout au cours de la semaine écoulée, qui a vu passer le titre de 15 à plus de 20 €. J'estime qu'il sera difficile pour Renault de casser la zone des 24.50-25.00 € rapidement. Le RSI est très haut dans la zone de surachat, les stochastiques également. Je m'attend donc à un retournement imminent, dans le cas où les résistances résistent véritablement. Le mouvement pourrait ramener l'action à 20 €, mon objectif peu ambitieux mais qui prend en compte les risques de forte volatilité. La zone pourrait constituer un support psychologique. Ce retournement ne sera possible que si la vague de statistiques d'avril et de résultat d'entreprises ne donnent pas des signes assez clairs de redémarrage économique. Si retournement il y a, il sera certainement assez brutal, et pourrait même emmener le titre à 17 € (comblement d'un gap).






Affaire à suivre. Ne pas hésiter à placer des stop-loss un peu serrés, l'euphorie pourrait revenir dans les salles de marché plus tard au cours de la semaine.
Bons trades