samedi 12 mars 2011

Spot Gold +0.7%: La consolidation a eu lieu, la MM20 en soutien: What's next?

Bonsoir, ce qui suit n'est qu'un court commentaire de mise à jour sur l'or.



La semaine dernière, j'avais émis un avis baissier suite à la formation d'une étoile du soir (cf l'article précédent sur l 'or). Les acheteurs sont tout de même revenus en tout début de semaine, mais pour échouer une nouvelle fois à clôturer au-delà des 1440, ce qui nous a offert de magnifiques points d'entrée short. Si vous me suivez sur Twitter, vous savez déjà que je suis passé short sur les 1438 $, sans avoir eu la patience d'attendre que les cours reviennent sur mon objectif qu'était la moyenne mobile à 20 séances (matérialisée en cyan). Tout cela par crainte de prendre trop de risque... Assez avec le passé, désormais qu'attendre pour le métal précieux la semaine prochaine?





Les signaux baissiers sont toujours présents, qu'il s'agisse de la configuration des chandeliers, du
retournement à la baisse des mes oscillateurs favoris, de l'incapacité criante de monter plus haut démontée à maintes reprises... Mais, et malgré mon attitude profondément bearish, je dois reconnaître que les haussiers sont parvenus à défendre l'essentiel, à savoir la moyenne mobile à 20 séances, d'autant plus qu'elle est toujours orientée à la hausse. Cette dernière a été attaquée en séance, jeudi et vendredi, mais à chaque fois, les niveaux ont attiré les acheteurs. 

Tant que cette moyenne mobile sert de support, plus ou moins imperméable certes mais support tout de même, les haussiers peuvent se permettre de croire que l'or va repartir à la hausse très rapidement. Pour ma part, étant baissier sur bon nombre d'actifs, je vais me contenter de rester liquide tant que le marché ne vient pas tester le niveau de soutien situé entre 1400 et 1403 $ l'once. 
  • En cas de nouveau rebond à ce niveau, je pourrai me résoudre à passer à l'achat, mais pas avant, et avec un stop loss relativement serré (sous doute juste sous les 1400). 
  • A l'inverse, si la moyenne mobile est franchie à la baisse et que les 1400 cèdent dans la foulée, je pourrai rouvrir une position baissière qui aurait tout d'abord un objectif peu ambitieux à atteindre rapidement après le cassage des 1400. Premier objectif à 1393 $ (il s'agit du second retracement de Fibonacci, en jaune), avant une possible accélération en direction des 1375 $ où se situent actuellement les moyennes mobiles à 50 et 100 séances (ainsi que le 3ème retracement de Fibonacci).




J'aurais aimé mentionner d'autres actifs particulièrement volatiles aujourd'hui, le yen (qui s'est apprécié face à la majorité des autres devises malgré le séisme mais pour des raisons tout à fait logiques: les assurances ont besoin de yens, le yen bénéficie toujours de son statut de valeur refuge quand tout est au plus mal, les agents nationaux rapatrient des capitaux en masse, surtout en période de fin d'année fiscale...), mais aussi les futures agricoles que je trade (blé, maïs, soja), en chute libre depuis plusieurs séances.
Je me contenterai de quelques messages sur twitter. N'hésitez pas à communiquer avec moi par ce biais bien pratique et source de précieuses économies de temps.



Bons trades et bon week-end.
NB: je ne prévois plus de mises à jour du blog avant quelques temps ou en de très rares occasions à cause de mes contraintes horaires au cours des prochaines semaines. Au risque de me répéter, il reste twitter!


vendredi 11 mars 2011

Ventes au détail US (Retail Sales): Consensus

L'actualité est particulièrement chargée aujourd'hui, avec les évènements inattendus suite au séisme de magnitude 8.9 sur l'échelle de Richter. Il faudra également surveiller la situation dans les MENA, avec Muammar Gaddafi toujours vaillant et le "day of rage" en Arabie, alors que la monarchie a interdit les manifestations. Sans parler du sommet européen qui a lieu aujourd'hui...

Du côté des US, le marché devrait scruter le chiffre des ventes au détail durant le mois de févier. J’écris "devrait" car il se pourrait que les statistiques attendues passent au second plan. Voici ce qui est attendu:




Prior (précédent)
Consensus
Amplitude du consensus
Retail Sales (ventes au détail)
0.3%
1%
0.1% - 1.5%
Retail Sales less autos (hors automobile)
0.3%
0.7%
0.3% - 1.3%



Rendez-vous sur Twitter, en attendant que je dispose de plus de temps pour pouvoir à nouveau détailler mon opinion en plus de 140 caractères. Je pense que les matières premières resteront volatiles au cours de la session, déjà le maïs et le blé s'inscrivent en forte chute sur le COMEX, déjà en-dessous des plus bas atteints après l'ouverture du CME hier. Le soja sombre également, mais reste au-dessus des plus bas de la veille. Dans le même temps, l'or et le pétrole restent fébriles, logique, mais la pression demeure. A noter enfin qu'il sera sans doute intéressant de suivre l'évolution du Nikkei dans les prochains jours, lorsque les conséquences du séisme et de ses répliques seront connues. L'indice japonais semble trouver du soutien autour des 10 000 points.

Happy Trading !


mercredi 9 mars 2011

Classements Forbes des grandes fortunes 2011: 1210 élus se partagent 4.5 Trillions $

Le magazine Forbes a publié ce mercredi 9 mars, sa liste mise à jour des milliardaires (en dollars US) de la planète.
Parmi ces 1210 milliardaires, 214 nouveaux entrants, dont la moitié sont originaires des BRICs.

Pour le top 3, on prend les mêmes et on recommence ! Le mexicain, tycoon de des télécoms, Carlos Slim, est le plus grand gagnant de l'année avec 20.5 Milliards $ supplémentaires pour un total de 74 Milliards $.
Sans surprise, vient ensuite Bill Gates avec 56 Milliards $ (sa fortune est composée d'actions Microsoft et de son fonds d'investissement Cascade) après des milliards distribués aux oeuvres de charité, alors que Carlos Slim a toujours clamé haut et fort que les grandes fortunes devaient créer de la richesse en investissement et en créant des emplois, plutôt qu'en jouant aux pères noël.
Le podium est complété par Warren Buffett, grand donateur lui aussi, atteint la barre des 50 milliards $ après une année tout à fait correcte pour sa firme, Berkshire Hathaway.

A noter qu'au pied du podium se trouve Bernard Arnault, premier représentant français au sein du classement Forbes, grâce à une formidable année pour LVMH. A noter également de Liliane Bettencourt termine l'année à 23.5 Milliards $, à la 15ème position.


Ce que j'en retiens?
Comme l'a écrit Robert Orben avec humour: "chaque matin, je consulte la liste Forbes: si je n'en fais pas partie, je vais travailler".

vendredi 4 mars 2011

Emploi américain février 2011: Consensus et chiffres officiels


PriorConsensus 
Nonfarm Payrolls - M/M change36,000200,000120,000 to 275,000
Unemployment Rate - Level9.0%9.1%8.9% to 9.3%
Average Hourly Earnings - M/M change0.4%0.2%0.0% to 0.2%
Av Workweek - All Employees34.2hrs34.3hrs34.3hrs to 34.4hrs
Private Payrolls - M/M change50,000190,000130,000 to 295,000


>>> Chiffres officiels:
+192 000 emplois, taux de chômage à 8.9 %, créations du secteur privé: +222K

jeudi 3 mars 2011

Spot Gold -1.40 %: Alerte baissière: étoile du soir formée

L'or a atteint hier durant la séance New Yorkaise un nouveau record sur les 1440 $ l'once, mais les acheteurs ont fini par céder du terrain avant la clôture. Et finalement, l'or a clôturé à l'équilibre sur la journée, ce qui s'est matérialisé par l'apparition d'un doji, qui plus en au sommet d'une tendance haussière. Mauvais signe, mais ce n'est qu'un début.




Signaux défavorables multiples:

Il s'agissait alors d'un premier avertissement pour tous les Gold Bulls qui pullulent après 10 années de hausse ininterrompue. Cet avertissement s'est en réalité accompagné d'une retournement de mes oscillateurs, à savoir le RSI et le William's Percent Range. Le RSI est sorti de la zone de surachat ce qui est communément considéré comme un signal baissier fort.

Mais si je rédige une courte note à propos du métal précieux ce soir, c'est parce que le marché a confirmé ces premiers signaux baissiers. Sur le graphique s'est formée une très belle étoile du soir, étoile du soir doji pour les puristes, comme je le notais cet après-midi sur Twitter. Cette figure, lorsqu'elle apparaît lors d'une tendance haussière marquée annonce l'avènement d'un mouvement de correction. De plus, l'étoile du soir a le mérite de fonctionner très souvent, d'autant plus qu'elle apparaît relativement rarement.
(NB: étoile du soir = importante bougie haussière suivie d'un doji, lui-même suivi d'une bougie baissière similaire à la première).



























Note prudente:


Alors bien évidemment je ne suis pas un expert de l'or. Je me suis souvent fait berner par les Gold Bulls de par le passé. Pour moi le signal est très clair: place à la baisse. Seule réserve: dans la dernière heure de trading, les bulls sont parvenus à maintenir les cours au-dessus de la trendline qui supporte les cours depuis la fin janvier, et qui a donc accompagné une hausse de 10%. A surveiller donc.

Comment réagir?

Deux options nous sont offertes: reprise haussière à partir de cette trendline (sachant qu'on frise la surchauffe) ou bien lâchez les bears !!
Je suis davantage disposé à prendre des positions short plutôt que le contraire. Ainsi, dès demain, je surveillerai toutes les tentatives de passage sous cette trendline (peut-être dès cette nuit). Si cela fonctionne, j'embarquerai avec les bears pour faire plonger le métal jaune, direction 1400 minimum pour la symbolique (je sais bien que 1400 $ c'est la porte à côté), et vraisemblablement la moyenne mobile à 20 séances qui se situe actuellement sur les 1387 $ l'once.
Si nous y arrivons, je pourrai écrire une nouvelle note sur l'or, sinon juste quelques messages sur twitter. En attendant bonne nuit, et n'oubliez pas qu'en général, l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt.

Who let the bears out ??

Futures agricoles: Blé, Maïs & Soja: Record des prix alimentaires selon la FAO!

Bonjour. Une bien belle journée ensoleillée commence, ponctuée par la conférence de presse de notre Jean-Claude Trichet national, qui donne un gros coup de pouce à la monnaie unique, au plus haut de l'année 2011.
Le sujet abordé aujourd'hui sera celui des futures agricoles sur lesquels j'interviens régulièrement depuis l'été dernier.

La FAO, ou organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture a publié ce matin son indice des prix alimentaires. Depuis que cet indice existe, c'est à dire depuis 20 ans, les prix alimentaires n'ont jamais été aussi élevés et dépassent très largement les niveaux atteints en 2008. Les principaux responsables de cette hausse sont les céréales ainsi que les produits laitiers. Les prix du sucre ont légèrement diminué ce qui a contribué à limiter la hausse de l'indice dans sa globalité. 



















Concernant les céréales, les explications du mouvement haussier sont claires: demande en constante augmentation sur fond de croissance démographique et de diversification de l'alimentation de nombreuses catégories des pays émergents, et offre trop faible pour satisfaire cette dernière. Les stocks de céréales sont très limités et les récoltes de nombreuses zones ont été ou vont être décevantes: inondations en Australie, sécheresse sévère en Russie, Ukraine l'été dernier, en Chine cet hiver... Et j'en passe, la liste pourrait être longue. 
Tout cela pour bien préciser à l'attention des altermondialistes et autres socialistes qu'en aucun cas la faute incombe aux financiers. Il est certain que la volatilité des prix agricoles est accentuée par le fait que les denrées alimentaires soient également des actifs financiers, mais ce à la hausse comme à la baisse. Les agriculteurs et autres négociants se débrouillent très bien eux-mêmes pour accentuer la pression haussière en constituant des stocks plutôt qu'en écoulant l'ensemble de leur production. Et là encore, il ne s'agit pas que des grands groupes de l'agribusiness. Jusqu'au plus petit paysan chinois, tous les acteurs du secteur sont concernés. Dans tous les cas, la flambée des prix agricoles actuelles ne saurait être éternelle, bien que rien n'indique qu'elle soit arrivée à terme, pour la simple et bonne raison que les prochaines récoltes seront bien plus conséquentes, sauf en cas de conditions météorologiques très défavorables. Je ne peux cependant pas nier que la tendance globale est à la hausse, mais je pense que cela traduit la réalité des marchés agricoles, tiraillés entre la forte demande et les limites quant à l'augmentation de la production.

Maintenant que mon court message à l'égard des soit-disant humanistes anti-profits (je doute qu'ils le liront, mais si tel est le cas j'apprécierais des réactions!), je peux me consacrer à la présentation de mon opinion sur les blé, maïs et soja.



-Blé: Wheat Futures (CME, May): Le contrat a cédé du terrain au court du mois de février, en chute de 7% mais toujours à des niveaux élevés. La situation est particulièrement intéressante car le contrat évolue dans un trading range clairement délimité: entre 797-800 $ pour la borne inférieure et 830 $ pour la borne inférieure.
Hier, les vendeurs ont pris la main en milieu de session, allant jusqu'à tester la borne inférieure du range, où le rebond a été instantané. Il s'est donc formé un triple bottom, qui constitue un support majeur pour les sessions à venir, sous lequel les ordres stop de protection et les ordres short me semblent très nombreux. 
A noter que la demande pour le blé est encore forte, avec notamment une grosse commande passée la semaine dernière par l'Arabie saoudite portant sur 275 000 tonnes de blé. Cependant il semblerait que de gros intervenants cherchent à se séparer de certains contrats, ce qui explique les accès baissiers soudains.

Je suis short sous 796 $ avec les 780 voire 760 $. Toute tentative baissière sous les 800 $ repoussée me semble en revanche constituer une excellente opportunité d'achat avec un retour dans la zone supérieure du range attendue rapidement. En cas de dépassement des 830 $ et de clôture au-delà de ce niveau, il est probale que le blé aille tester les 850 $ dans la foulée ce qui relancerait la tendance haussière mise en veille pour l'instant. A noter que je favorise les prises de position short, en particulier parce que les conditions météorologiques tendent à s'améliorer pour les cultures concernées par ce contrat.


-Maïs: Corn Futures (CME, May): Il s'agit sans doute du contrat agricole le plus dynamique du moment, avec de très très faibles stocks disponibles... Là encore, la chute de la veille a très vite été compensées par des achats à bon compte au niveau des 707 $, support clé. Au-delà je suis haussier, avec une résistance majeure à signaler au niveau des 740 $. 


-Soja: Soybean Futures (CME, May): Peut-être le contrat pour lequel je suis le plus partagé. Les récoltes en Amérique du Sud semblent satisfaisantes, mais l'abondance des précipitations dernièrement pourrait être néfaste, ce qui explique une bonne partie de la performance de la veille.. Par ailleurs, les chinois (gros acheteurs de soja) préféreraient acheter leur soja en Amérique du Sud, alors qu'un cargo de soja US aurait été annulé. mais cette nouvelle n'est déjà plus très fraîche.
La clôture s'est effectuée sur une résistance ET au contact de la moyenne mobile à 20 séances. Aller plus haut serait pour moi un nouveau signe haussier qui ouvrirait la voie aux 1420 $ voire 1440 $ (niveau assez significatif), mais cela risque de se produire dès l'ouverture du CME à 16.30 heure française (donc très difficile pour moi de me placer correctement avec un ordre à prix différé...). 
En revanche, si l'ouverture se fait en-dessous, j'aurai une légère préférence baissière, après avoir déjà shorté le contrat hier pendant quelques dizaines de minutes. Disons qu'en cas d'échec de franchissement des 1400 $, il est fort probable que je décide de passer short, tout en restant prudent avec comme zone de soutient attendue les 1370-1380 $. Si le marché clôture en-dessous, attention à une extension rapide du mouvement possible vers le support crucial des 1350$.


NB pour les néophytes: un contrat représente 5000 boisseaux, soit environ 127 tonnes. La valeur d'un tick (0.25 point) étant de 12.50 $, vous obtenez facilement le montant total d'un contrat. 
NB 2: Très souvent, les sites internet font référence au prix par boisseau (bushel). Pour l'obtenir, il suffit de diviser le prix de référence des contrats par 100. 


Bons trades et excellente journée.

mardi 1 mars 2011

Pétrole Brut: Pourquoi le Brent est-il plus cher que le pétrole américain (WTI) ?

Cela faisait longtemps que je n'avais plus écrit, par manque de temps, me contentant de quelques courts messages de moins de 140 caractères sur Twitter. Avant de présenter mon opinion sur le pétrole brut, celui côté au NYMEX, c'est-à-dire le WTI ou West Texas Intermediate, un pétrole léger de très bonne qualité, permettez-moi de répondre à la question concernant l'écart assez considérable entre le WTI et le Brent, question qui revient très souvent, et dont l'explication est souvent erronée.



Le Brent se négocie à près de 15 $ supplémentaires par baril que le WTI:

Alors que, traditionnellement leurs prix étaient très proches, Brent et WTI connaissent actuellement un écart de prix de l'ordre de 15 $, en faveur du Brent, voire plus. Parfois, je lis (notamment sur les forums boursorama) que le Brent est de meilleure qualité, or il n'en est rien. Ou bien que les réserves de Brent sont moins importantes que celles de WTI (eh oui les gisements de Mer du Nord déclinent terriblement vite). La raison de cette augmentation du spread est différente.

Alors pourquoi ?

Le WTI est en réalité de meilleure qualité que le Brent de mer du Nord (ce pourquoi, autrefois, le WTI se négociait un peu plus cher que le Brent). Ce qui explique le faible coût du WTI comparativement au Brent réside en fait dans le fait que le lieu de livraison des contrats de WTI est totalement saturé. Il s'agit de Cushing, Oklahoma, une toute petite ville où convergent de très nombreux pipelines. Et depuis quel a jonction avec des pipelines canadiens a été effectuée, les stocks sont considérables, ce qui explique pourquoi le pétrole américain est moins cher que le pétrole européen, qui est plus représentatif des prix mondiaux du brut soit dit en passant.
Cet écart devrait persister au moins quelques temps, potentiellement jusqu'en 2013-2014, quand de nouveaux pipelines permettront de transporter rapidement et en grande quantité le WTI vers des marchés où le pétrole se négocie à des prix plus élevés. Après cela, le premium payé pour avoir du brent ne devrait plus être, ou du moins  sera réduit.


Carte des pipelines aux USA: Cushing encadrée (theodora.com)

Spread durable à court et moyen terme uniquement:

En revanche, il semble exclu que le premium s’accroisse encore, pour la simple raison que les négociants et transporteurs ont désormais de fortes incitations pour acheminer du pétrole de Cushing vers d'autres marchés. Il serait rentable de prendre livraison à Cushing, OK, avant de charger le pétrole sur camions ou trains jusqu'au Golfe du Mexique, avant de tout transférer dans un tanker, direction l'Europe.

Mais sans parler des autres continents, il est important de mentionner que les prix de l'essence sont déjà très variés aux USA. Le WTI n'est en fait représentatif que du pétrole utilisé dans le MidWest. Et l'année 2011 marque le grand retour du transport de produits pétroliers par train, 150 ans après que la voie ferrée ait révolutionné leur transport autrefois réalisé à cheval. Comme quoi le train a encore et toujours de l'avenir, je ne peux qu'être de l'avis de Warren Buffett qui, je le rappelle, a fait l'acquisition de Burlington Northern Sante Fe fin 2009.

Adam Johnson, Bloomberg TV

L'abordabilité du brut américain n'est qu'un leurre:

La plupart des autres régions sont déjà contraintes d'acheter leur fuel plus cher, et l'apparente faiblesse des cours du pétrole US n'est en fait qu'un leurre. Le pétrole américain vaut déjà 100 $, et même bien plus que cela. Ainsi, actuellement, un gallon d'essence (3.79 litres) coûte à peine plus de 3 $ près de Cushing, ainsi que dans le Dakota, contre déjà plus de 3.60 $ dans toute la Californie et dans une bonne partie de l'Etat de New York.

A noter que la facture pétrolière des USA devrait s'accroître de 80 Mds $ (et 76 Mds $ en Europe) si les prix venaient à se stabiliser aux niveaux actuels. Chose qu'ils ne feront très certainement pas, le pétrole est tout sauf un actif stable!