mercredi 31 décembre 2008

Retour sur le marché action: quelques valeurs conseillées

En ce 31 décembre, alors que la bourse américaine a clôturé en nette hausse, accompagnée par un rally des prix du baril de brut et un heureux retournement de Berkshire Hathaway, je me propose de constituer une liste de valeurs sur lesquelles j'estime qu'il existe un bon potentiel. Cette liste est à prendre à un simple caractère informatif, peut-être est-il trop tôt pour réinvestir en masse sur les marchés? Le Cac40 termine l'année en baisse de 42.6 %, le Dow Jones de 33.8 %, le S&P500 de 38.5 %, et l'indice technologique, le Nasdaq de 40.5 %. En novembre la chute avait atteint 50 % pour le S&P, ce qui correspondait à l'annulation de près de 12 ans de progression boursière. 


Historiquement, une telle baisse des indices boursiers Américains au cours d'une année a toujours signalé la fin de la phase baissière. Si 2009 ne déroge pas à la règle, un rebond de 20-35 % est parfaitement possible, j'ose à peine l'espérer. Seule la chute de 1929 avait continué bien plus loin, après un semblant de rebond en 1930...Ainsi, si vous estimez que la crise de 2008 est comparable à celle de 1929, revenez sur le marché quelques mois, et liquidez. C'est ainsi que c'était déroulée l'année 1930...La particularité de la récession actuelle est qu'elle est globale. Tous les pays développés en subissent les conséquences, et les marchés émergents ne sont pas parvenus à combler les Etats-Unis en tant que moteur de l'économie mondiale (les puissances émergentes terminent l'année encore plus mal que l'Occident, en particulier la Chine où l'indice le plus suivi, le CSI300 a perdu 66 %, la Russie se trouve dans le même cas). Si à l'inverse celle ci vous paraît moins grave, alors il faut revenir sur le marché. De toute manière, en investissant sur des blue chips, à rendement important, et surtout des blue chips compétitives et non cycliques, dotées de certaines "exeptions" (brevets, esprit d'innovation, produits indispensables, produits reconnus par les consommateurs...).


La majorité des grandes banques envisagent une année positive, à l'exeption de la Barclays qui anticipe une légère baisse. La suisse UBS est la plus optimiste puisqu'elle s'attend à un rebond de 43 %. Elle en a bien besoin d'ailleurs, avez vous vu le rez-de-chaussée d'UBS Genève? Les gichets ont laissé la place à un salon de thé, ou plutôt un salon de chocolat, si je puis dire. Au-delà de l'anecdote l'UBS est sans doute, parmi les grandes banques "restantes", l'institution européenne la plus touchée.


Voici l'échantillon de valeurs que je sélectionne pour 2009. J'établirai un ou plusieurs bilans au cours de l'année en faisant la moyenne des évolutions de l'ensemble de ces valeurs. Vous remarquerez qu'en général, elles offrent un rendement assez important et qu'elles répondent souvent aux conditions de prise de position de Benjamin Graham, le mentor de l'Homme le plus riche de la planète en 2008, Warren Buffett (depuis, il a mathématiquement cédé sa place, le résultat de l'année prochaine est plus que jamais incertain). La plupart de mes points d'entrée sur les valeurs citées ont été atteint en novembre ou décembre, je pense à Vivendi ou Heinz en particulier.





Valeurs Françaises:


-Carrefour (CA), 27.52 €, a souffert cette année. La semaine dernière, le numéro deux mondial de la grande distribution a même émis un profit warning, ce qui contraste avec la bonne santé de Wal Mart (NYSE:WMT) aux USA. Carrefour se trouve à des niveaux intéressants, alors que certains indicateurs laissent présager un futur retournement. J'apprécierais pouvoir entrer autour des 24 €.

-Essilor (EI) 33.57 € est malheureusement assez chère depuis mon anlyse lorsque le titre ne valait que 30 €. Essilor a prouvé sa résilience et sa régularité en 2008, figurant à la troisième meilleure performance du Cac40.

-Vivendi (VIV) est la quatrième performance du Cac40. La valeur côte 23.26 €, mon prix idéal était à 20 €. PER très faible, dividende appréciable, service de qualité comparé à celui d'orange (SFR compte pour approximativement la moitié du CA). Retrouvez mon analyse détaillée de début décembre pour plus de détail. France Télécom (FTE) offre un meilleur rendement, et bénéficie toujours d'une position de leader, mais je persiste à favoriser Vivendi. D'ailleurs si on exclue GDF Suez (qui à intégré l'indice parisien en cours d'année), France télécom est sur la première marche du podium.

-Ipsen (IPN) et Biomérieux (BIM) me semblent être toutes deux des valeurs intéressantes, mais, surtout pour Biomérieux, mes points d'entrée sont trop loin. Par ailleurs, pourquoi pas imaginer un retour sur certaines valeurs banquaires? Je l'envisage, mais pas dans ce cadre de gestion comportant peu de risques.




Valeurs Etrangères:


-Eli Lilly (NYSE:LLY) à 40.27 $. Un peu cher, loin du support des 30 $ signalé en octobre. La grande pharmaceutique reste une bonne valeur, mais il est dommage d'entrer sur le titre aussi haut. Le rendement n'est plus que de 4.8 % (au lieu de 6 % en octobre), mais ce qui fait l'intérêt de Lilly, plutôt que Pfizer (NYSE:PFE) par exemple, c'est son pipeline de produits. Pfizer n'a aucun nouveau traitement arrivant en phase d'approbation, et est pénalisé par le manque de visiblité à court et moyen terme, menacé par la montée en puissance des génériques et l'expiration du brevet, certes repoussé mais pas éternellement du Lipitor, le médicament le plus vendu au monde, qui sera concurrencé à partir de 2010 ou 2011 dans un certain nombre de pays par sa copie générique.

-Heinz (NYSE:HNZ), 37.60 $, là aussi éloigné de mon point d'entrée (décembre), mais une entreprise solide, encore peu mondialisées (ventes concentrées en Amérique du Nord et UK), qui se diversifie peu à peu. Le dividende a pour habitude d'être régulièrement relevé (4.50 % actuellement), une entreprise intéressante pour les portefeuilles les moins exposés aux risques. Seule contrainte, pour Heinz et pour les autres actions étrangères, les taux de change qui peuvent doubler, tripler, ou bien anéantir les profits sur des périodes plus ou moins longues.

-PepsiCo (NYSE:PEP) 54.77 $. Le groupe agroalimentaire axé surtout sur l'Amérique du Nord a connu des difficultés cette année, et a entamé une certaine restructuration. La pression qui pesait sur les coûts avec l'envolée des prix énergétiques et agricoles s'est estompée ce qui devrait permettre à PepsiCo de bien se reprendre. 

-Coca-Cola Company (NYSE:KO) 45.27 $, assez comparable à PepsiCo quand on pense aux sodas, mais on remarque deux notables différences. La première que que Coca Cola écoule moins de produits "sains", et conserve une image de "junk food" en France, mais c'est aussi une entreprise totalement internationalisée puisqu'elle réalise une large majorité des son CA et des ses profits hors du territoire Américain. Les dividendes de Pepsi et de Coca-Cola se valent à peu près, celui de Coca Cola est légèrement plus élevé, mais le PER de Pepsi est plus faible (ce qui s'explique par les difficultées de cette année). On peut également noter l'importante présence au capital de Coca Cola de Warren Buffett, premier actionnaire de KO par l'intermédiaire de sa firme, Berkshire Hathaway.

-Research in Motion (NASDAQ:RIMM) et certaines compagnies pétrolières et parapétrolières pourraient se révéler intéressantes (surtout celles versant un dividende important). Le rally haussier du pétrole le dernier jour de décembre m'a interpellé. Mais comme dans le cas des banques, le risque est trop élevé pour une gestion "détendue".





L'exposition au secteur agroalimentaire est assez importante et devra être à limiter si les prix des matières premières remontent trop fortement d'ici à la fin de l'année. Sans ce facteur, le secteur est le secteur défensif par excellence. J'ai mentionné Pfizer, une valeur que j'apprécie tout de même, mais les incertitudes quant à l'avenir proche sont trop importantes pour encourager une prise de position immédiate dans le cadre d'un portefeuille comportant peu de risque.



Heureuse année 2009, avec bonheur et réussite à la clé :)








dimanche 28 décembre 2008

Blackberry, l'histoire d'une révolution en marche


Blackberry, ce nom vous est sans doute familier, ou bien cela vous inspire au moins quelquechose. Impossible de le rater ces derniers temps, que ce soit dans la presse, à la télévision, et bien entendu sur de très nombreux sites internet. Au début, en 1999, le Blackberry ressemblait à ceci.





Il s'agissait en fait d'un simple beeper permettant l'envoi et la réception d'email pour un tarif abordable, une vraie révolution, la première. Quelques années plus tard, en 2002, le Blackberry permit la navigation sur internet, et enfin il devint un véritable téléphone, plus que ça d'ailleurs, un smartphone. L'année 2008 marque un tournant dans l'histoire de la téléphonie mobile: la fin du mobile "simple", et le succès des smartphones. Les gagnants sont bien évidemment Apple (Nasdaq:AAPL) avec son unique modèle, l'iPhone, et Research in Motion (Nasdaq:RIMM), la société créatrice du Blackberry qui, elle, dispose d'une large gamme. Les deux sociétés ont gagné en part de marché ces derniers mois, causant de grandes déceptions du côté des fabriquants traditionnels que sont Motorola (NYSE:MOT) ou Nokia (Nasdaq:NOK). RIM vient cependant de dévoiler sa réplique à l'iPhone d'Apple: le Blackberry Storm. En tant que possésseur de ce smartphone, je ne peux qu'en dire du bien, Apple n'a qu'à bien se tenir! C'est ainsi que ces deux sociétés s'imposent peu à peu comme les nouveaux fabriquants de téléphone, les fabriquants historiques n'ont que très peu de temps pour élaborer de nouvelles stratégies, sinon leur disparition ne sera plus question que de quelques années.






Research in Motion a germé lentement pendant une quinzaine d'années jusqu'en 1999, où la croissance extraordiaire a commencé en même temps que l'introduction de la société sur le Nasdaq. Le cours de l'action avait à l'époque bien profité comme l'ensemble des valeurs technologiques de la bulle internet, mais contrairement à ses concurrentes, la "promesse" a été tenue, la promesse d'une révolution. Passer d'un chiffre d'affaires trimestriel de 28 millions $ (déjà pas si mal me diriez vous) en 1999 à près de 2.8 milliards $ en 2008 s'avère véritablement être un exploit. Le cours de l'action depuis son introduction, après 2 splits a été multiplié par 22, et encore, il est retombé bien bas cette année, après avoir atteint un record historique de 148.13 $. A ce moment là, les investisseurs de la première heure, les "early investors" comme on dit, gagnaient plus de 7500 %. La décrue des 6 derniers mois est parfaitement logique car le PER était absolument irréaliste. A 40 $ l'action, celui-ci n'est plus que de 13, très proche du seuil nécessaire à un achat aux yeux de Benjamin Graham (son livre "linvestisseur intelligent").




Certes, RIM n'est pas une valeur refuge, elle est cyclique et ne verse aucun dividende, en tout cas pour le moment...Je ne vois donc pas de raison d'entrer sur le titre dès demain, car il manque un point d'entrée à court terme, mais je suggère de surveiller le titre de près, pour ne pas manquer la prochaine opportunité. La zone des 40 $ devrait faire office de support, mais un retour au plus bas annuel, à 35 $ est parfaitement possible. Cependant, les news sont favorables au titre. Un trimestre exeptionnel, des ventes elles aussi extraordinaires (les ventes du Bold, un Blackberry "traditionnel", avec un clavier physique, et aussi le Storm, qui est en rupture de stock dans de nombreux pays). RIM a d'ailleurs confirmé avoir des difficultés pour répondre à la demande. Avec le Storm, c'est une nouvelle ère qui s'ouvre potentiellement pour la marque. Jusqu'à présent, les Blackberry n'étaient pratiquement qu'utilisés que pour le "business", désormais, RIM se donne les moyens de percer dans le marché grand public. S'il y a bien une valeur technologique qui survit à la récession, ce sera bien Research in Motion, compagnie dotée d'un génie technique et créatif. Je retrouve d'ailleurs un esprit innovant assez comparable à celui d'Apple ces dernières années, mais qui m'a déçu en cette fin d'année.

RIMM regagne ma watchlist, après 6 mois d'abscence.

Bons trades.







mercredi 24 décembre 2008

Merry Christmas

Voilà déjà une semaine que je n'ai pas émis de conseils d'achat ou de vente, pour la simple et bonne raison que le marché ne sait pas lui-même où aller, l'incertitude règne, et les fêtes de fin d'année synonymes de (très) faibles volumes font que les mouvements sont relativement peu importants et surtout très peu durables. Hier soir la tribune annonçait le très probable suicide du français Thierry Magon de La Villehuchet, fondateur d'Access International Advisors, un fond supervisant de larges sommes de capitaux provenant de la haute société européenne, que ce soit les familles princières ou les familles industrielles, comme la famille Bettencourt (maison l'Oréal). Le manager n'a sans doute pas supporté les pertes catastrophiques causées par l'exposition d'Access au fond du désormais célèbre Bernard Madoff. Quoiqu'il en soit, paix à son âme.

Aujourd'hui, l'avenir ne s'annonce guère mieux, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont encore une fois été pires que prévu, mais jolie consolation sur le front de la consommation, qui a donné un petit coup de boost aux indices new yorkais. Pour la première fois en 6 mois la consommation des ménages a légèrement augmenté, ce qui paraît néanmoins assez logique avec les courses de Noël.

Une année catastrophique se termine, la plupart des indices abandonnent sur l'année 40 %, les pays émergents sont dans la même situation que les puissances déjà développées. La récession s'installe, difficile de prédire le moment où les beaux jours seront de retour. Wall Street s'est tout de même parée d'une bien belle manière, abandonnant le célèbre drapeau king size au profit d'illuminations de Noël et d'un gigantesque sapin. J'élaborerai une liste de valeurs conseillées pour 2009, à l'achat ou à la vente, avec des objectifs précis. Cette liste sera composée principalement de valeurs peu cycliques, peu ou pas endettées, offrant un rendement acceptable, bref, capables de faire face au ralentissement économique, aussi long soit-il (ceci afin d'évaluer mes performances sur du moyen-long terme).




                    ©Hairygrumpy(flickr)

Comme vous j'espère que les choses iront mieux l'année prochaine. Ceci est la première crise que je vis personnellement, trop jeune pou avoir connu les précédentes, c'est aussi la première fois que Noël est si peu présent dans les rues ou les esprits...Le moins que je puisse dire est que cette ambiance n'est pas très agréable, les réductions de 30, 40, 50 % avant Noël (du jamais vu pour moi), les multiples fermetures de magasins dans ma ville natale...Pourvu que le père Noël soit généreux avec chacun :)

Profitons bien de cette pause bien méritée. Joyeux Noël.

mercredi 17 décembre 2008

Apple et la MacWorld, la fin d'une belle histoire...


Hier soir avant la clôture, Apple (NASDAQ:AAPL) gagnait près de 2 %, en deça de l'ensemble des autres valeurs technologiques et du marché qui grimpait de plus de 4 % après l'historique "rate cut" des taux directeurs de la Federal Reserve. En afterhours, la firme de Cupertino a annoncé qu'elle cesserait d'être présente à la MacWorld dès l'année prochaine, la MacWorld 2009 sera donc la dernière avec Apple. C'est lors de cet évènement, organis
é tous les ans en janvier à San Francisco, non loin de Cupertino, qu'Apple présente traditionnellement ses nouveaux produits. En 2007, une révolution était introduite, 6 ans après le premier iPod, il s'agissait bien entendu de l'iPhone première génération.






Mais si la MacWorld est aussi célèbre, si ce grand meeting est sujet à un buzz immense, et ce chaque année, c'est surtout grâce au CEO d'Apple, fondateur de la marque évincé en 1985, de retour aux commandes depuis 1997, Steve Jobs. Et la déception le concerne, il ne participera pas à la MacWorld de cette année, et sera remplacé par Philip Schiller. Après cette annonce, l'action a chuté en afterhours de près de 5 %, avant de se resaisir et de terminer à 92.94 $, à -2.76 %. Les spéculations se font nombreuses, Steve jobs serait-il trop malade? Il fut en effet opéré d'un cancer du pancréas il ya 4 ans, et cela fut un succès, bien qu'il soit toujorus en apparence très faible. Pour ma part, j'ai surtout peur que cela signifie qu'Apple n'a, cette fois, rien à présenter qui vaille la peine de mobiliser le CEO. Le pipeline de produits, qui fait la force de la marque à la pomme depuis des années se serait-il tari? J'estime que les risques sont grands pour qu'aucun produit révolutionnaire ne soit présenté début janvier, entre le 5 et le 9 si mes souvenirs sont exacts. Il faudra sans doute attendre le mois de juin pour découvrir de réelles innovations.






Méfiance donc pour l'action Apple pour les trimestres à venir. Jusqu'à présent relativement é
pargnée par la diminution de la consommation, les macs et iphones gagnant sans cesse en part de marché, il se pourrait que le ralentissement s'abatte comme sur Dell, dans une moindre mesure, et cela est globalement déjà "pricé" dans les cours. On remarque déjà que les ventes de macs ont cessé d'augmenter en novembre par rapport à l'année précédente, surotut en ce qui concerne l'iMac, l'ordinateur de bureau. Néanmoins, Apple a du cash, une montagne de cash en sécurité, pas de dettes, et son succès se confirme années après années, en même temps qu'elle migre peu à peu du haut de gamme vers de la moyenne gamme. Si une technologique survit, ce sera bien elle, à condition qu'elle conserve son génie inventif et artistique, et qu'elle renouvelle rapidement sa gamme d'iPhone ou tout le monde fera comme moi et migrera vers les concurrents, plus précisément vers Research in Motion ;).


Bons trades.




dimanche 14 décembre 2008

H.J. Heinz Company (NYSE:HNZ), does it smell good?


Heinz et son ketchup sont célèbres à travers le monde, plus de 650 millions de bouteilles sont vendues chaque année. L'entreprise fut fondée en 1869 par Henry John Heinz en Pennsylvanie, où se trouve encore aujourd'hui son siège social. Aujourd'hui elle fait partie des grands noms de l'agroalimentaire avec une capitalisation boursière de 11.5 milliards $ et plus de 10 milliards $ de chiffre d'affaires sur l'exercice 2008, un record historique. Heinz est assez peu connue en France, mis à part pour son ketchup, elle est surtout présente aux Etats-Unis qui représentent 40 % du CA, et au Royaume-Uni, près de 20 % du CA. Son éventail de ketchups et sauces est large et représentent environ 40 % des ventes totales, les aliments infantils et produits nutritifs divers 11 %. Depuis quelques années la croissance des ventes est particulièrement forte pour sa gamme de snacks (45% des ventes). 






La firme a bien su gérer la montée des coûts au premier semestre, elle a d'ailleurs augmenté ses marges. Contrairement à certains groupes agroalimentaires, comme Kraft (NYSE:KFT), Coca-Cola (NYSE:KO), des valeurs que j'apprécie grandement (surtout Coca-Cola), Heinz est peu axée à l'international, mais elle s'efforce de se développer en Russie et Europe de l'Est et en Asie. Le dollar US, comme vous le savez, s'est fortement repris face à l'ensemble des autres monnaies. la grande renommée de ses produits, la nature même de son activité, et sa relative faible exposition aux fluctuations du marché des changes, font que le groupe ne devrait pas perdre en compétitivité auprès des consommateurs, où qu'ils se trouvent. Pas de soucis à avoir pour l'aspect négatif de la remontée du dollar, et à l'inverse, Heinz devrait pleinement profiter de l'aspect positif de cette remontée. La forte hausse du billet vert aura un impact positif pour le trimestre en cours, particulièrement pour sa branche britannique, où la chute de la livre Sterling est très prononcée.






Heinz a profité de son caractère défensif en 2008 et n'abandonne que 21 % sur l'année. On remarque cependant que la valeur n'a pas profité du rebond des marchés de fin novembre. Les stochastiques signalent un probable retournement haussier, et le croisement au niveau du Macd, qui se trouve d'ailleurs très bas, permet d'envisager là encore, un retour de la hausse. Les paraboliques (bleu clair) changeront de côté dès la prochaine hausse, et le rapprochement des bandes de bollingers indiquent le début proche d'un nouveau mouvement ample. La chute du titre le ramène à 36 $, vers des supports très anciens, à 35 $ et surtout à 30 $, support utilisé au moins 3 fois depuis le début de notre siècle. D'ailleurs, depuis 10 ans, le titre évolue dans un range qui s'étend grosso-modo de 30 à 55 $, et le retour dans le bas du range pourrait signaler que le moment est venu de prendre position. Je pense me positionner au cours de la semaine prochaine, ce sera la première fois sur ce titre.






Traditionnellement le secteur agroalimentaire, non-cyclique, est résistant aux récessions, il est souvent qualifié de "recession-proof". Jusqu'à présent les résultats du groupe ont été satisfaisants, il faudra que cela soit confirmé lors de la prochaine "conference call", le 24 février 2009. Autre point positif, le dividende versé de manière trimestrielle. Celui-ci offre un rendement, aux niveaux actuels, de 4.50 %, ce qui se situe dans le haut de la fourchette du secteur. Le PER est lui plutôt dans le bas de la fourchette du secteur. Je le rapelle, selon Benjamin Graham, le principal inspirateur de Warrent Buffett, il faut investir lorsque le PER se trouve sous la barre de 10, nous n'en sommes plus très loin, à 12.8. Ainsi, il me semble que Heinz regroupe un bon nombre de caractéristiques propices à une prise de position pour du long terme: des activités rentables et peu sensibles à la crise, une existence de près de 150 ans, pas de "rookies" au management, un dividende correct et régulièrement augmenté, une relative sous-évaluation, un potentiel de croissance important dans les pays émergents, un potentiel baissier limité...J'espère que le titre ne tombera pas sous les 30 $, je pense garder ma position pendant plusieurs trimestres, peut-être quelques années. J'envisage un éventuel retour à 50 $ d'ici à 3 ans, cela ne me paraît pas excessif.



Bons trades.




samedi 6 décembre 2008

Retournement de tendance pour Essilor (EF)?


Essilor, le numéro un mondial de l'optique ophtalmique (c'est à dire des verres correcteurs, sa marque la plus connue étant Varilux), a vu son cours chuter de 30 % sur l'année, un score relativement bon, étant donné que toutes les autres valeurs du Cac40 ont réalisé une performance encore plus mauvaise, à l'exeption de France Télécom, la plus petite baisse du Cac sur l'année 2008, et de quelques autres valeurs se trouvant à peu près au même niveau que Essilor comme Danone (BN, valeur analysée début octobre qui évolue toujours dans son range, mais très proche de mes points d'entrée), Sanofi Aventis, ou encore Vivendi.





Vendredi, alors que l'indice Parisien perdit 5.48 %, la seule et unique valeur en hausse fut...Essilor, avec un gain de 1.75 % à 30.28 €. Cette bonne performance a été rendue possible par l'étude menée par Fidelity, le géant de la gestion de patrimoine (assurance vie, Sicav...), qui estime que la société est bien équipée pour "poursuivre sa croissance sur le moyen terme". Fidelity a également salué la performance boursière du titre. En effet, Essilor est une valeur que l'on peut relier au secteur médical (secteur traditionnellement résilient à la crise), une valeur peu cyclique, la demande étant assez stable. C'est également une entreprise qui innove, leader sur son segment, ayant toujours un temps d'avance sur ses concurrents, c'est Essilor qui est copié, et pas l'inverse. De plus Essilor renforce petit à petit sa présence dans les marchés émergents, la répartition de son chiffre d'affaires restant cependant centrée à près de 88% en Occident.


Le semaine qui arrive sera calme sur le front des statistiques économiques, et nous pouvons imaginer qu'un rebond se mette en place. C'est en tout cas ce qui devrait arriver lundi matin sur les marchés européens, étant donné que les indices New Yorkais ont effectué un formidable retournement, le Dow Jones Industrial Average passant de -3 %, à +3 % en clotûre, alors que le chômage US est au plus haut depuis 15 ans. Bloomberg évoque le risque que la récession actuelle soit la pire depuis la seconde guerre mondiale, j'écrivais il y a quelques semaines de cela sur mes craintes à ce sujet. Quoiqu'il en soit, la bourse US est repartie en forte hausse vendredi, signal positif pour Paris lundi. Pour moi le potentiel baissier global est toujours là, toujours de l'ordre de 20-40 %, mais de nombreuses valeurs atteignent des niveaux de valorisations extrêmement faibles, inconnus depuis des décennies (comme Vivendi, mon article précédent).





Le graphique d'Essilor présente de nombreux signes de changement de cap, de retournement, le titre restant dans un canal baissier (le graphique affiché a un time frame de 3 mois). Premier indicateur, que j'utilise beaucoup, les stochastiques "lentes" indiquent clairement qu'une phase haussière est probable durant les jours à venir. Comme nous pouvons le constater sur la période récente, cet indicateur ne s'est pas trompé, il paraît alors assez fiable. Le Macd (non affiché) prépare son croisement haussier lui aussi. Les bandes de bollingers se resserent, et les paraboliques montrent la fin de la baisse. Les supports sont relativement proches, autour des 27.50 €. Tout ceci me porte à croire qu'il se pourrait que le titre bénéficie d'une amélioration des conditions de marché, et effectue ainsi un rebond vers les 33 €, puis 35 €, mais pour atteindre ce niveau, il faudra une nouvelle suffisament rassurante, et ça, ce n'est pas acquis d'avance. Petite déception concernant le dividende. Celui-ci est assez faible, un peu plus de 2 %, et ne constitue pas pour moi une incitation à l'achat. A noter que le PER reste élevé, ce qui illustre mes craintes de poursuite de la baisse au cas où les "bulls" échouaient. A noter également que le flottant du titre est considérable, il n'y a pas de très grand actionnaire, mis à part les salariés qui contrôlent environ 13 % du capital total. Essilor est donc considérée comme étant "opéable", mais dans les conditions présentes, qui voudrait procéder de la sorte? A part Warren Buffet bien entendu ;)

D'autres valeurs me paraissent intéressantes, car véritablement peu chères, c'est le cas de Vivendi, ou encore de Carrefour qui se trouve encore un peu éloigné de ses supports...


Bons trades.

lundi 1 décembre 2008

Vivendi (VIV), une valeur sous-évaluée mais...

Vivendi est un des plus grands groupes de télécommunications au monde, surtout connu pour son service de téléphonie mobile SFR (mais aussi Maroc Télécom) qui compte pour près de 50 % du chiffre d'affaires total.




Dans le dernier numéro de l'excellent magazine économique "Challenges", la seule valeur conseillée à l'achat cette semaine est Vivendi. Cet avis s'explique par la très faible valorisation du titre, le PER est largement inférieur à 10. De plus comme je le mentionnais précédemment, la majeure partie de ses recettes provient de la téléphonie, d'abonnements, son exposition aux remous de l'économie est donc réduite, elle n'est pas non plus trop exposée à la publicité comme le rappelait la semaine dernière le courtier Crédit suisse. Vivendi repartira quand le marché se reprendra également, un peu avant la reprise véritable de l'économie, et à long terme, une prise de position sur le titre semble comporter peu de risques. De plus, le rendement est important, il dépasse les 6 %. Un autre élément est positif pour le dossier est l'annonce faite fin novembre par Monsieur Lévy, président du directoire du groupe. Celui-ci a rappelé que Vivendi détenait 20 % de la chaîne de télévision US NBC (les 80% restants étant détenus par GE), et que son groupe n'avait pas l'intention d'être un "actionnaire de long terme". Vivendi dispose d'une option de vente de sa part de NBC, en novembre, et ce chaque année et pendant encore 8 ans. NBC peut valoir de 30 à 45 milliards $, selon les différentes estimations, et la part de Vivendi peut être rachetée pour un minimum de 8.3 Milliards $, un bon élément pour le dossier donc.






Mais à court terme, j'ai un autre scénario. Voici sur le premier graphique mon analyse effectuée dimanche soir comme je le mentionnais dans mon article sur Nike (NYSE:NKE). Une situation graphique en triangle parait émerger, un triangle haussier. Mais les figures de ce type n'ont plus grande utilité par les temps qui courent...Je notais la première résistance autour des 22.50 €, elle a été légèrement franchie peu après l'ouverture, Vivendi ayant atteint brièvement les 22.70 €, avant de sombrer dans le rouge, avec le reste du marché, mais dans une moindre mesure.

Voici le graphique de ce soir. Mes stochastiques et le R% émettent des signals de baisse, il se pourrait que le retournement se poursuivre, j'éviterai d'entrer sur le titre avant les 20.50 € (zone de support oblique de faible importance), puis les 19 et 18 €, qui seront certainement de bons points d'entrée, bien que j'estime que le potentiel baissier soit plus important. Jusqu'où le marché va t'il glisser? La décrue du jour me paraît tout à fait logique, le rebond de la semaine dernière ayant été brutal et n'étant pas supporté par les statistiques économiques, toujours plus pessimistes.





Je m'interroge sur la gravité de la crise...Quel sera le "bottom", quand sera t'il atteint? Pour le moment, le potentiel baissier restant me semble être bel et bien là, je porterai d'ailleurs mon attention sur PPR (PP, à la vente), le début des courses de Noël ne vous semble-t'il pas mauvais? Je vois peu de clients, peu d'achats, lorsque je fais mes emplettes. Mais il est encore trop tôt pour tirer un bilan de la saison des fêtes de fin d'année, l'impression des vendeurs de quelques magasins lyonnais est assez négative, ils attendent le "grand rush" à partir de cette semaine, la question est de savoir s'il aura bien lieu...


Bons trades :)