mercredi 31 décembre 2008

Retour sur le marché action: quelques valeurs conseillées

En ce 31 décembre, alors que la bourse américaine a clôturé en nette hausse, accompagnée par un rally des prix du baril de brut et un heureux retournement de Berkshire Hathaway, je me propose de constituer une liste de valeurs sur lesquelles j'estime qu'il existe un bon potentiel. Cette liste est à prendre à un simple caractère informatif, peut-être est-il trop tôt pour réinvestir en masse sur les marchés? Le Cac40 termine l'année en baisse de 42.6 %, le Dow Jones de 33.8 %, le S&P500 de 38.5 %, et l'indice technologique, le Nasdaq de 40.5 %. En novembre la chute avait atteint 50 % pour le S&P, ce qui correspondait à l'annulation de près de 12 ans de progression boursière. 


Historiquement, une telle baisse des indices boursiers Américains au cours d'une année a toujours signalé la fin de la phase baissière. Si 2009 ne déroge pas à la règle, un rebond de 20-35 % est parfaitement possible, j'ose à peine l'espérer. Seule la chute de 1929 avait continué bien plus loin, après un semblant de rebond en 1930...Ainsi, si vous estimez que la crise de 2008 est comparable à celle de 1929, revenez sur le marché quelques mois, et liquidez. C'est ainsi que c'était déroulée l'année 1930...La particularité de la récession actuelle est qu'elle est globale. Tous les pays développés en subissent les conséquences, et les marchés émergents ne sont pas parvenus à combler les Etats-Unis en tant que moteur de l'économie mondiale (les puissances émergentes terminent l'année encore plus mal que l'Occident, en particulier la Chine où l'indice le plus suivi, le CSI300 a perdu 66 %, la Russie se trouve dans le même cas). Si à l'inverse celle ci vous paraît moins grave, alors il faut revenir sur le marché. De toute manière, en investissant sur des blue chips, à rendement important, et surtout des blue chips compétitives et non cycliques, dotées de certaines "exeptions" (brevets, esprit d'innovation, produits indispensables, produits reconnus par les consommateurs...).


La majorité des grandes banques envisagent une année positive, à l'exeption de la Barclays qui anticipe une légère baisse. La suisse UBS est la plus optimiste puisqu'elle s'attend à un rebond de 43 %. Elle en a bien besoin d'ailleurs, avez vous vu le rez-de-chaussée d'UBS Genève? Les gichets ont laissé la place à un salon de thé, ou plutôt un salon de chocolat, si je puis dire. Au-delà de l'anecdote l'UBS est sans doute, parmi les grandes banques "restantes", l'institution européenne la plus touchée.


Voici l'échantillon de valeurs que je sélectionne pour 2009. J'établirai un ou plusieurs bilans au cours de l'année en faisant la moyenne des évolutions de l'ensemble de ces valeurs. Vous remarquerez qu'en général, elles offrent un rendement assez important et qu'elles répondent souvent aux conditions de prise de position de Benjamin Graham, le mentor de l'Homme le plus riche de la planète en 2008, Warren Buffett (depuis, il a mathématiquement cédé sa place, le résultat de l'année prochaine est plus que jamais incertain). La plupart de mes points d'entrée sur les valeurs citées ont été atteint en novembre ou décembre, je pense à Vivendi ou Heinz en particulier.





Valeurs Françaises:


-Carrefour (CA), 27.52 €, a souffert cette année. La semaine dernière, le numéro deux mondial de la grande distribution a même émis un profit warning, ce qui contraste avec la bonne santé de Wal Mart (NYSE:WMT) aux USA. Carrefour se trouve à des niveaux intéressants, alors que certains indicateurs laissent présager un futur retournement. J'apprécierais pouvoir entrer autour des 24 €.

-Essilor (EI) 33.57 € est malheureusement assez chère depuis mon anlyse lorsque le titre ne valait que 30 €. Essilor a prouvé sa résilience et sa régularité en 2008, figurant à la troisième meilleure performance du Cac40.

-Vivendi (VIV) est la quatrième performance du Cac40. La valeur côte 23.26 €, mon prix idéal était à 20 €. PER très faible, dividende appréciable, service de qualité comparé à celui d'orange (SFR compte pour approximativement la moitié du CA). Retrouvez mon analyse détaillée de début décembre pour plus de détail. France Télécom (FTE) offre un meilleur rendement, et bénéficie toujours d'une position de leader, mais je persiste à favoriser Vivendi. D'ailleurs si on exclue GDF Suez (qui à intégré l'indice parisien en cours d'année), France télécom est sur la première marche du podium.

-Ipsen (IPN) et Biomérieux (BIM) me semblent être toutes deux des valeurs intéressantes, mais, surtout pour Biomérieux, mes points d'entrée sont trop loin. Par ailleurs, pourquoi pas imaginer un retour sur certaines valeurs banquaires? Je l'envisage, mais pas dans ce cadre de gestion comportant peu de risques.




Valeurs Etrangères:


-Eli Lilly (NYSE:LLY) à 40.27 $. Un peu cher, loin du support des 30 $ signalé en octobre. La grande pharmaceutique reste une bonne valeur, mais il est dommage d'entrer sur le titre aussi haut. Le rendement n'est plus que de 4.8 % (au lieu de 6 % en octobre), mais ce qui fait l'intérêt de Lilly, plutôt que Pfizer (NYSE:PFE) par exemple, c'est son pipeline de produits. Pfizer n'a aucun nouveau traitement arrivant en phase d'approbation, et est pénalisé par le manque de visiblité à court et moyen terme, menacé par la montée en puissance des génériques et l'expiration du brevet, certes repoussé mais pas éternellement du Lipitor, le médicament le plus vendu au monde, qui sera concurrencé à partir de 2010 ou 2011 dans un certain nombre de pays par sa copie générique.

-Heinz (NYSE:HNZ), 37.60 $, là aussi éloigné de mon point d'entrée (décembre), mais une entreprise solide, encore peu mondialisées (ventes concentrées en Amérique du Nord et UK), qui se diversifie peu à peu. Le dividende a pour habitude d'être régulièrement relevé (4.50 % actuellement), une entreprise intéressante pour les portefeuilles les moins exposés aux risques. Seule contrainte, pour Heinz et pour les autres actions étrangères, les taux de change qui peuvent doubler, tripler, ou bien anéantir les profits sur des périodes plus ou moins longues.

-PepsiCo (NYSE:PEP) 54.77 $. Le groupe agroalimentaire axé surtout sur l'Amérique du Nord a connu des difficultés cette année, et a entamé une certaine restructuration. La pression qui pesait sur les coûts avec l'envolée des prix énergétiques et agricoles s'est estompée ce qui devrait permettre à PepsiCo de bien se reprendre. 

-Coca-Cola Company (NYSE:KO) 45.27 $, assez comparable à PepsiCo quand on pense aux sodas, mais on remarque deux notables différences. La première que que Coca Cola écoule moins de produits "sains", et conserve une image de "junk food" en France, mais c'est aussi une entreprise totalement internationalisée puisqu'elle réalise une large majorité des son CA et des ses profits hors du territoire Américain. Les dividendes de Pepsi et de Coca-Cola se valent à peu près, celui de Coca Cola est légèrement plus élevé, mais le PER de Pepsi est plus faible (ce qui s'explique par les difficultées de cette année). On peut également noter l'importante présence au capital de Coca Cola de Warren Buffett, premier actionnaire de KO par l'intermédiaire de sa firme, Berkshire Hathaway.

-Research in Motion (NASDAQ:RIMM) et certaines compagnies pétrolières et parapétrolières pourraient se révéler intéressantes (surtout celles versant un dividende important). Le rally haussier du pétrole le dernier jour de décembre m'a interpellé. Mais comme dans le cas des banques, le risque est trop élevé pour une gestion "détendue".





L'exposition au secteur agroalimentaire est assez importante et devra être à limiter si les prix des matières premières remontent trop fortement d'ici à la fin de l'année. Sans ce facteur, le secteur est le secteur défensif par excellence. J'ai mentionné Pfizer, une valeur que j'apprécie tout de même, mais les incertitudes quant à l'avenir proche sont trop importantes pour encourager une prise de position immédiate dans le cadre d'un portefeuille comportant peu de risque.



Heureuse année 2009, avec bonheur et réussite à la clé :)








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