vendredi 15 mai 2009

Stop ! La bourse en excès de vitesse ?


La clôture du Cac40 se fait sur une note positive à +0.40 %, après une séance hésitante sans réelle direction, et entièrement calquée sur les futures US. Mais sur la semaine, le replis atteint 4.33 %. Pas si dramatique somme toute, mais le fait est que la série de hausses hebdomadaires consécutives s'arrête à 9, ce qui est déjà une performance plus qu'honorable!






Ce vendredi, le PIB Flash européen (c'est à dire la toute première estimation du PIB) est ressorti en-dessous des attentes, à -2.5 % sur le trimestre contre -2.1 %. Plus forte chute du PIB annuel depuis 1995, avec un très net -4.6 %. Cependant, les indices européens se sont plutot bien comportés, grâce au soutien des statistiques américaines publiées au cours de la journée, qui dans leur ensemble soutiennent la thèse du début de reprise économique. Même notre monnaie commune s'est bien tenue, mais sa chute commence alors que les indices Américains flanchent (ils sont encore à l'heure qu'il est au-dessus des seuils critiques que sont les 875 points, et la MM20). Je m'étonnais de voir l'euro si fort contre le dollar malgré les mauvaises nouvelles en provenance de notre continent, qui a encore son retard sur les américains. Sur les chinois aussi, mais c'est une autre histoire.






Le retour du rouge, le retour des bears donc. Enfin, si je puis dire, après ce rally formidable, la correction est totalement justifiée. Il sera désormais question de savoir jusqu'où ce mouvement se prolongera si les supports immédiats sont brisés. Sans trop me mouiller j'estime qu'un retour vers les 800 points pour le S&P500 est envisageable, mais le mouvement nécessaire pour y arriver est déjà assez important. Vous le savez, je n'ai pas rejoint la vague d'optimisme d'avril, alors que des avis et conseils de la part de certaines banques refont surface, dans leur côté délirant. Peugeot? Surpondérer? Oui, Morgan Stanley est optimiste, et je ne me permet pas de juger son avis, mais la "banque d'affaire" se fait déjà à l'idée que le bilan du francomtois retrouvera le niveau qui était le sien il y a un an de cela, ça pétille déjà dans les yeux de Morgan, qui rêve déjà que les cours triplent... J'espère me tromper, mais le retour à la normale dans le secteur automobile ne me paraît pas vraiment sur la bonne voir pour retrouver ces excellents niveaux rapidement. Si Peugeot triple, alors combien de valeurs quintupleront?


Hier soir, alors que le marché se portait bien, un mauvais présage s'est abattu sur les marchés. Ce mauvais présage n'est autre que la prédiction de Robert Prechter, un fameux technicien, présent dans le business depuis des décennies (les vagues d'elliot sont sa grande spécialité, auxquelles je n'adhère pas particulièrement). Prechter a vu venir bon nombre de mouvements boursiers, récemment, il a conseillé de passer short sur le marché actions, moins de 3 mois avant la débandade. Il a également liquider ces mêmes ventes à découvert, en tout cas conseiller de les liquider à quelques points du plus bas, fin février. Et ce qu'il annonce, c'est tout simplement la rupture du mouvement haussier engagé, qui n'est pour lui ni synonyme de nouveau "bull market", ni de consolidation. Il prévoit une phase baissière plus terrible encore que la première, qui rendrait la décrue boursière aussi importante que celle des années noires ayant suivi 1929. J'avais peur de cela il y a quelques mois, mais les craintes s'en sont allées progressivement. Ce dont je prend le parti, c'est une correction baissière, pas une dégringolade épouvantable, inspirée par le début d'une ère déflationniste. Même si les risques persistent, ce n'est pas pour le moment le cas, les prix des biens et services aux consommateurs sur le mois précédent sont ressortis en hausse de 0.3 %. Soulagement.



Robert Prechter



Quoiqu'il en soit, Prechter défend sa thèse, pour lui le pétrole, grande composante de l'inflation comme vous le savez, est dans une trend baissière, comme les actions. Le "guru" (des 80's) est donc un oiseau de mauvais augure, qui anticipe jusqu'à 7 années de panade éco-financière. Heureusement pour nous, il est loin d'être infaillible. Il s'est trompé sur l'or et le pétrole qui avaient selon lui atteint leur limites en 2006. Mais méfions nous, restons prudent, nous ne sommes pas tirés d'affaire, les valorisations actuelles de nombreux secteurs ont atteint des niveaux vraiment très élevés, trop élevés pour être "sains". Cette semaine baissière est donc un bon pas vers le retour aux normes. Je persiste dans ma visée pour la semaine prochaine, une poursuite du mouvement de correction. Pour le moment, les futures du S&P500 résistent juste au-dessus de leur MM20, si elle craque, si les 875 craquent, alors mon scénario sera pratiquement validé.

Beaucoup de valeurs sont à bout de souffle. Des financières, la Générale, Fimalac, des industrielles, Arkema par exemple ou Michelin (déjà bien baissée), des foncières (qui sont parmi les grandes gagnantes des dernières semaines grâce à des nouvelles rassurantes concernant l'immobilier en France, ce dont je suis le premier satisfait, joyeusement surpris; dans le cas des foncières, des constructeurs, miser sur leur baisse est vraiment très risqué).





Bons trades.


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