Hier soir, le management de Vivendi a confirmé s'intéresser de près aux actifs africains de l'opérateur Koweïtien Zain (on ne s'en doutait absolument pas). Comme attendu, Vivendi cherche à prendre une participation majoritaire, une prise de participation à l'aide d'un autre opérateur pourrait être bien vue et limiter le coût de la dette future, ou limiter la dillution causée par une augmentation de capital. Quoiqu'il en soit, Vivendi insiste comme son président à Aix, monsieur Lévy, sur la volonté de préserver les notations financières du groupe ainsi que de rester généreux avec les actionnaires, en maintenant le dividende 2008 de 1.40 €, soit plus de 8 % aux cours actuels.
Vivendi précise par ailleurs dans son communiqué n'avoir aucune certitude quant à l'aboutissement de la prise de contrôle de Zain Africa. Je comprend cela de la manière suivante: si Zain est trop gourmand, alors Vivendi claquera la porte, mais pas trop fort, car il est bon de rappeler le potentiel énorme du continent africain. Zain compte quelques 40 millions de clients dans cette zone, mais la majeure partie de la population n'a toujours pas de mobile. Reste à savoir comment serait financée cette prise de participation, c'est là la principale interrogation. Vivendi pourrait procéder à une augmentation de capital de l'ordre de 2 ou 3 milliards €, qui est plus ou moins déjà intégrée dans les cours, mais que je vois d'un mauvais oeil. Il y a bien entendu la cession des 20 % de NBC qui serait source de cash, 6 milliards $. Une autre solution serait de passer via sa filiale Maroc Télécom détenue à 53 % (et qui vaut un peu plus de la moitié de la capitalisation boursière de sa maison mère avec 11 Mds) , ce qui serait sans doute la meilleure solution d'un point de vue d'actionnaire de Vivendi. Par ailleurs Maroc Télécom a déjà pris le contrôle de plusieurs opérateurs à la Vivendi Way, c'est à dire par prise de contrôle à 51 % ou à peine plus. C'est le cas en Mauritanie avec Mauritel, au Burkina avec Onatel, au Gabon avec Gabon Télécom, et officiellement depuis cette semaine, Au Mali avec Sotelma, où la marge de progression de la téléphonie est colossale (taux de pénétration de 26 % du mobile, moins de 1 % du fixe).
Au niveau du graphique ,un plus bas de 52 semaines a été atteint à 16.30 € cette semaine, pratiquement au même niveau qu'en 2008 où le titre avait touché les 16.32 € avant de rebondir. RSI et stochastiques émettent des signaux haussiers. A l'heure qu'il est Vivendi limite sa hausse mais reste légèrement dans le vert à 17.05 €. Le cours est venu butter sur la MM20 qui avait déjà stoppé une tentative de rebond à la mi-juin. Si celle-ci est franchie, alors ceci constituera un signal de retournement supplémentaire, signifiant que mon prix de renforcement de ma participation ne sera pas atteint. Je trouve que la stratégie de Vivendi manque un peu de clarté, quid du prix d'achat? Des montants de 12 milliards $ étaient cités récemment, mais les analystes estiment ce prix excessif, ce serait plutôt 8 à 9 Mds. Quoiqu'il en soit, j'apprécie toujours le titre, surtout avec l'assurance du maintien du dividende (mais attention, combien ont promis un dividende élevé avant de se raviser....je pense par exemple à Dow Chemicals), et aux niveaux de valorisation actuels. Même si j'aimerais augmenter ma position à 16 €, voire 15.10 €...
CM-CIC revoit à la baisse son objectif de cours, mais demeure à l'achat, du fait de la valorisation extrêmement attractive. Pour le moment, le rebond n'est pas confirmé, avec le repli au niveau de la MM20, et du manque d'informations. La prise de participation dans Zain, si celle-ci se concrétise, représenterait un excellent relais de croissance pour Vivendi, dont les branches à succès commencent à ralentir leur progression. En France notamment SFR progresse encore face à ses concurrents, mais le potentiel est limité et les risques liés à l'arrivée du 4eme opérateur importants.
Affaire à suivre de près. En 15 minutes, Vivendi a basculé dans le rouge, sous les 17 €, avec des volumes importants, alors que le Cac40 est lui aussi en train d'évoluer en terrain négatif.
Bons trades.
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